Si les influenceurs ont existé de tout temps, le développement du net et des réseaux sociaux a vu apparaître ce que l’on nomme les E-influenceurs. En tant qu’attachée de presse 2.0, je suis la 1ère à chercher à savoir qui ils sont.
Augure a eu la gentillesse de me mentionner dans les 10 blogueuses en social média influentes. J’avoue que j’en ai été surprise et je me suis demandée ce qu’était un influenceur, ou ce que l’on appelait avant l’avènement des relations presse digitales, un « relais d’opinion ».
J’ai immédiatement pensé à Oprah Winfrey ! En février 2013 cette reine du talk show américain, publiait un tweet avec une photo d’elle dans sa cuisine en écrivant « Cette machine T-Fal Actifry a changé ma vie ! Et on ne m’a pas payée pour que je vous le dise ». Suivie par 16 millions de followers, le buzz est immense, il génère 1,3 milliards de contacts et 1 600 articles relatifs à la désormais célèbre friteuse.
Cerise sur le gâteau : le titre de l’action Seb augmente de près de 4 % (La Croix).
Seb lui avait envoyé, ainsi qu’à toute son équipe, un produit en cadeau, mais elle n’a pas perçu de rémunération pour en parler. Elle l’a fait spontanément parce que la friteuse l’a séduite. Et c’est cela qui a engendré un tel buzz : un coup de cœur désintéressé. (Pure Médias).
Pour moi, c’est la meilleure illustration de l’E-influenceur : une personne qui a une forte notoriété – dans ce cas due à son métier qui lui a permis de se faire connaître auprès d’une large audience – et qui a conquis un nombre de followers considérable. Elle en compte 25 millions aujourd’hui !
Mais nous ne sommes pas tous des Oprah Winfrey et ils existent des influenceurs plus « modestes ». Si on met de côté les stars, les journalistes et les politiques …nous trouvons également parmi eux les blogueurs.
Je distinguerai 2 catégories :
- Ceux qui travaillent dans un secteur donné et qui ajoute une page « blog » sur leur site pour drainer du trafic, se faire connaître et vendre indirectement leurs prestations (on parle d’Inbound Marketing). Ceux-ci publient des articles sur leur domaine de compétence professionnelle qui souvent les passionne. Leurs contenus peuvent se révéler très intéressants car ils partagent leurs expériences concrètes.
- Ceux qui ont un travail pouvant être différent de leur passion et qui vont bloguer par « plaisir pur » dans un domaine où leur curiosité en a fait des spécialistes : cuisine, design, décoration, famille …Leur but n’est pas d’attirer des clients mais juste de partager leurs passions. Il arrive que, vu la qualité de leurs articles, les marques s’intéressent à eux. Elles peuvent leur proposer de réaliser des billets dits « sponsorisés » : ils sont payés pour le faire. C’est l’équivalent des publi-rédactionnels dans les journaux et magazines. Elles peuvent également acheter des encarts publicitaires sur leur blog comme elles le feraient sur un support print.
Il arrive également que grâce à l’expertise acquise dans leur domaine d’activité, ils trouvent du travail. Je connais une blogueuse « mode » qui a été contacté par une école supérieure spécialisée dans le luxe pour donner des cours, une autre pour être « personnal shopper » dans un centre commercial …
Mais pourquoi certains blogueurs « émergent » alors que d’autres non ? D’après ce que j’ai pu constater de par mon métier -une attachée de presse 2.0 s’intéresse particulièrement à eux- j’en ai tiré quelques grandes lignes.
La régularité de publication, la qualité du contenu alliée à un style « bien à soi » est un 1er facteur de réussite. Mais être expert, intéressant, ne suffit pas. On peut produire les meilleurs articles, si personne ne sait qu’ils existent…
Les blogueurs qui se font remarquer sont actifs sur les réseaux sociaux et se constituent ainsi une communauté. Certains le sont sur twitter, d’autres Facebook, Instagram, Pinterest … en fonction de leur activité.
Très présents sur 3 ou 4 réseaux sociaux, il y en a toujours un qu’ils privilégient et sur lequel ils ont le plus d’abonnés. D’où l’importance quand on cherche à identifier si un blogueur est « influent » de prendre le temps d’analyser l’ensemble de sa présence en ligne.
Un autre élément important est la qualité des liens qu’ils ont su nouer avec leur communauté. Ceux qui « émergent » sont ceux qui on su se constituer un capital sympathie, et qui sont sincères.
Pour cela, ils répondent aux commentaires de leurs internautes, ils interagissent avec eux, ils se dévoilent un peu afin d’humaniser leurs relations… Si vous êtes fan de design ou de cuisine, vous suivez sûrement plusieurs blogs, mais à un moment donné n’allez-vous pas privilégier celui qui aura réussit à créer avec vous un sentiment de proximité ? Comme dans la vie IRL on a tendance à être influencé par ceux qui nous sont proches …
Merci Catherine pour cette analyse intéressante et de bon sens.
J’ai encore peu d’expérience des réseaux sociaux, mais je me demande si on ne peut pas rajouter une 3ème catégorie d’e-influenceurs ?
Ceux qui remplissent frénétiquement leurs « blogs » avec des contenus produits par les autres. Des compilations d’extraits en fait, qui renvoient vers les blogs qui eux créent véritablement du contenu. Et quelque part s’en attribuent une part de mérite, pour ne pas dire de notoriété.
Il me semble que leur influence, bien visible en tout cas sur Twitter par leur nombre de followers, de RT et de mentions dans les tweets, tient surtout à leur omniprésence, sur tous les sujets.
Ce qui forcément génère vers leurs pseudo-blogs un trafic à mon sens artificiel, mais qui – sans doute – génère des revenus publicitaires intéressants ?
Bonjour Jérôme,
Parmi ceux que tu cites je ferais une distinction :
– ceux qui produisent leur propre contenu (et que l’on suit pour la qualité de ces contenus) et qui vont de temps à autre faire une compilation des articles des autres avec un lien. S’ils les commentent, donnent leurs avis … cela peut-être intéressant
– ceux qui se contentent de reprendre, sur leur blog, le titre et quelques lignes de l’article des autres avec le lien qui pointe vers ce dernier. Et dans ce cas, le seul intérêt est d’attirer notre attention vars un article.
Pour ma part, quelqu’un ne produit pas de contenu ne peut pas être un blogueur 😉
Quand à » l’influence » on a que celle que les autres veulent bien nous accorder
Belle journée et merci pour ton commentaire
Bonsoir ma chère Cath. !
Bien que piètre connaisseur en conmunication, pub et compagnie, j’ai beaucoup apprécié ton analyse car…j’ai compris tous les mots, tout leur sens et donc sucer avec plaisir leur « substantifique mœlle » (Mestre Rabelais).
C’est rare de nos jours de trouver autant de logique et de clarté à la fois…
Un autre « fournisseur du E-bidule me semble être aussi l’ampleur que prend le « PANURGISME » (oui, encore Alcofribas Nasier !) en ce siècle.!!
Exemple simple…les TATOUAGES !
Bon, je divague…il est temps de rentrer l’âne à l’écurie !
Encore bravo pour ton excellent travail !
Merci beaucoup cher Antoine pour ce gentil mot et je suis heureuse que tu me trouves logique (là c’est un clin d’oeil à Monsieur qui trouve que j’en suis dépourvue 😉
Excellent dimanche à toi
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